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Danse au Fil d’Avril > Entrer dans la danse

Entrer dans la danse Danse au Fil d’Avril n’a rien d’un feu de paille. Il est nécessaire – pour pérenniser cette initiative – de disposer d’une énergie montagnarde. Lorsqu’on atteint une montagne, il faut immédiatement en gravir une autre, à l’image de Sisyphe qui se confronte à un rocher qui ne cesse de rouler. Tout en tenant comme à la prunelle de nos yeux à une ligne artistique faite d’exigences, d’angoisses, d’instants de sérénité, d’incertitudes, peu lisibles au premier abord, comme le sont les voies romaines que l’on devine vu du ciel quand les premières herbes les dissimulent. Pas question de les voir si l’on se tient au ras du sol. Les pieds dans la glaise. Les peintures de Nicolas de Staël à propos de Grignan nous révèlent de la même manière une réalité profonde sous la croûte de surfaces apparemment anodines. Il y a de l’invisible jusque dans la lumière, selon le joli mot de Jean Jaurès, de l’invisible jusque dans la danse. Abandonnons quelques instants la surface des choses convenues pour nous intéresser aux pratiques culturelles de nos compatriotes (1973-2008). De manière générale, leur évolution se caractérise par plus de sorties et visites culturelles sans réduction des écarts entre milieux sociaux. En 2008, 98% d’entre eux regardent la télévision. 87% tous les jours ou presque. 43% 20 heures ou plus par semaine. Avec une forte consommation de télévision selon le milieu social. 8% ont assisté à un spectacle de danse avec une progression directement liée à la dynamique positive des personnes nées entre 1965 et 1974 ; on peut penser qu’il en sera de même pour les générations des personnes nées entre 1975 et 1994, dont le niveau initial de fréquentation est plus élevé. A la veille de la journée internationale de la femme, il est intéressant d’observer un phénomène nouveau. Il existe un lien étroit entre renouvellement générationnel et féminisation de la culture : les femmes des générations nées à partir des années 1960 sont plus diplômées que leurs homologues masculins, avec une formation plus souvent littéraire ou artistique, elles sont plus nombreuses à occuper des emplois induisant un rapport quasi professionnel aux loisirs culturels, tout en demeurant souvent au sein de l’espace domestique, en charge de la (re)production du désir de culture auprès des enfants. Autant d’éléments qui laissent penser que la féminisation des pratiques culturelles risque fort de se poursuivre, à mesure que les générations les plus anciennes –au sein desquelles les taux de pratiques culturelles des hommes en général supérieurs à ceux des femmes-vont disparaître. Au-delà de ces diagnostics, ne convient-il pas de s’interroger sur la danse contemporaine avec l’écrivain, dramaturge poétique, Jean Rouaud, qui a travaillé avec Dominique Bagouet et qui avec lui avait estimé que « la danse était arrivée au bout de quelque chose ; comment elle avait déconstruit systématiquement une certaine idée de la danse et se retrouvait orpheline du récit et du sens. » Vaste interrogation. La grande nuit terrienne n’est-elle pas faite de terriers mais de malentendus éparpillés ? Comme l’écrit René Char à qui l’on doit aussi « J’aime l’homme incertain comme l’est en avril l’arbre fruitier ». Gilbert Auzias – Vendredi 6 Mars 2015 Théâtre de Privas – Présentation publique de Danse au Fil d’Avril

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