top of page
  • folardeche

La confiance et l’estime!…

Le festival Danse au fil d'Avril touche à peine à sa fin que nous nous activons déjà à préparer 2015 et à faire les bilans… Sans nul doute 2014 fut une belle édition, non seulement par la richesse et la qualité de la programmation des 27 compagnies professionnelles accueillies dans 44 lieux, mais aussi par toutes les activités déployées autour : expositions, films, ateliers pour les scolaires, tremplins hip hop, plateaux amateurs… Enrichir la qualité des jeunes amateurs par un travail avec des artistes, leur permettre de montrer leur travail sur un vrai plateau, sous des lumières de pro, devant un vrai public, est aussi un de nos objectifs. Un baromètre de l’intérêt suscité par le festival pourrait être la fréquentation de son nouveau site, mais plus surement encore, ce sont les applaudissements chaleureux du public dans les salles bien pleines, les commentaires des gens qui s’attardent à échanger, les regards éblouis des enfants… Car les vrais bilans sont plus dans le sensible des expériences que dans les chiffres des dossiers. Que de souvenirs me reviennent !

La venue, bien sûr, de Carolyn Carlson, sa simplicité, son énergie, son charisme lors de la master class ; et l’envoûtement de ses bras-oiseaux lors de son solo : elle qui n’a plus rien à prouver après la notoriété d’une centaine de chorégraphies, et qui, à 71 ans, se remet en scène pour partager sa passion, son sens de la vie ! Ou plus simplement les « oh ! » admiratifs des enfants devant tous les portés de Virginie et Vincent dans A deux dans une manche, surtout quand c’est elle qui le porte lui ! Les spectateurs de Lagorce qui d’un seul élan se lèvent pour applaudir longuement le duo de hip hop de la compagnie Stylistik et les jeunes venus montrer leur talent en première partie ! La salle est pleine et chaleureuse car depuis son ouverture, à l’occasion du festival, des compagnies reconnues s’y sont succédé : « Quand j’étais jeune je devais courir jusqu’à Lyon pour voir un spectacle de hip hop : c’est super de les voir ici ! » Et puis dans Same same, de la virtuosité des deux danseurs naît aussi un propos ; la danse thaïe de Sithi s’affronte puis se mêle au hip hop viril d’Abdou, dans un puissant duo fusionnant les cultures : les gestes parlent, c’est la force de la danse. Des applaudissements debout aussi, à Romans, pour Rayahzone des frères Thabet, accompagnés par les rythmes envoûtants de cinq chanteurs soufis : la salle retient son souffle à voir l’aisance et les prouesses acrobatiques d’Hédi, amputé d’une jambe à 18 ans, dansant un rebetica sensuel et lent avec ses béquilles, réinventant une danse d’une grâce inédite au lieu d’être bancale ; à voir la tendre attention des trois danseurs à faire tournoyer leurs corps dans un fabuleux ballet de jambes en nombre impair ; à voir cette magnifique leçon de vie !

Emotion et ovations encore pour Barricades invisibles, dernier spectacle de la compagnie Instabili, créé, à Chomérac ! Un duo féminin d’une magnifique beauté plastique, lent et épuré, mystérieux, porté par une atmosphère musicale envoûtante ; chimère à deux têtes, Virginie Quigneaux et Lise Pauton mêlent avec grâce l’art de la danse et de la contorsion pour exprimer un tourment de l’intime, entre attachement et arrachement, dans un jeu des corps et des visages toujours sur le fil du rasoir. Un duo qui ne demande qu’à trouver d’autres lieux pour rencontrer d’autres regards ! Programmer une création est une prise de risque qui se fait sur la confiance et l’estime que l’on tisse au fil des années, celle que nous avons pour des artistes, celles que nos partenaires nous accordent, celles du public enfin. Et quelle joie de voir émerger ces moments sensibles qui touchent l’intime. Danse au fil d’avril, c’est cet échange d’émotions, c’est ce vivier de création, cette joie à danser, des professionnels comme des amateurs !

2 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page