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Danse au Fil d’Avril > Présentation presse

Ombre et Lumière

Comment ne pas évoquer, ici, dans le Lux l’ombre et la lumière ! L’image, si l’on en croit Jean-Luc Godard, ce n’est pas une image juste, c’est juste une image. J’emprunterai à la glycine son image pour Danse au fil d’avril. Elle a toutes les peines du monde à se frayer un passage à travers les grillages ; elle se tord souvent de douleur. Elle vacille parfois, tout en se gardant bien de ne pas perdre son âme. Ne doit-elle pas offrir au printemps ses pendentifs de fleurs au parfum si subtil ? Sur les friches, sur les terres ingrates, ses racines se doivent d’être vigoureuses, profondes, tout en respectant les cigales et les papillons. C’est le pari de l’Education populaire, notre pari. Pour fidéliser à la République, en effet, il faut élargir la démocratie politique par quelque chose de plus, en permettant aux citoyens de ne pas être citoyens qu’au seul jour des urnes, car, ce qui a chuté à notre époque, nous fait remarquer Roland Gori, est l’adjectif « public » pour nous faire évoluer vers un égoïsme de masse, parfois relooké en un épanouissement individuel, en réalité un « chacun pour soi » comme dans un naufrage. L’Education populaire est le lieu d’une distance critique. Ses militants sont des gens de parti-pris. Les actions qu’ils impulsent sont humbles et si discrètes que les pouvoirs publics ne les reconnaissent pas vraiment, préférant, le plus souvent, s’enflammer pour des événements, paravents fréquents d’initiatives individuelles. Que de promesses portées au pinacle, cajolées et aussitôt jetées aux oubliettes ! Que de feux de paille sans lendemain dans une quasi-indifférence ! Néanmoins, il reste un peu de beauté dans ce monde insensé, avec, notamment, Danse au fil d’avril qui permet de chasser la grisaille d’un monde qui perd la boule et dans lequel les marchands, après avoir envahi les temples tiennent le haut du pavé. Le dernier mot revient, et c’est heureux, à l’homme qui, selon Descartes « pense, c’est-à-dire qui doute, qui veut et qui ne veut pas, qui affirme et qui nie, qui imagine aussi et qui sent ». La danse est emblématique à cet égard. Elle nous fait la courte échelle pour voir l’invisible. Elle nait de solitudes initiales qui peu à peu vont s’agréger et devenir une force pour amener les hommes à devenir un peu plus hommes. Au moment où l’intermittence et l’éphémère gagnent du terrain, nous ne pouvons que nous réjouir que Danse au fil d’avril appelle chacune et chacun à forger ses rêves et à les faire partager, avec, à la clef des parcelles d’humanité.

Gilbert Auzias, président de la Fédération des Oeuvres Laïques de l’Ardèche Valence – 25 février 2014

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